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Architectures expérimentales 1 9 5 0 - 2 0 0 0

----------Architecture-sculpture
Sculptures-habitacles d'André Bloc, dont les formes libres déploient un espace topologique ; projets organiques des Cité aérienne et Cité spirituelle, de l'église du Carmel de St-Saulve,construite à Valencienne par Székely ; ou encore, le projet de maison biologique de l'artiste James Guitet. Au même moment, des architectes développent des formes biomorphiques et sculpturales, ainsi Ricardo Porro en France ou Vittorio Giorgini en Italie.

 

Église du Carmel de St-Saulve, construite à Valencienne par Székely/ Maison de James GuitetÉglise du Carmel de St-Saulve, construite à Valencienne par Székely/ Maison de James Guitet

Église du Carmel de St-Saulve, construite à Valencienne par Székely/ Maison de James Guitet

 Ricardo Porro / Casa Saldarini, Baratti 1961 de Vittorio Giorgini Ricardo Porro / Casa Saldarini, Baratti 1961 de Vittorio Giorgini

Ricardo Porro / Casa Saldarini, Baratti 1961 de Vittorio Giorgini

----------Monolithes En 1968, le tout jeune architecte en chef d'Aéroports de Paris, Paul
Andreu, réalise la construction de l'aérogare de Roissy I : soulevé par des pilotis, ce " globe " de béton brut, qui renvoie à la sphère terrestre, est creusé d'un cratère central qui lui apporte la lumière. Roissy I, au rythme centripète, est une forme close et monolithique, qui se ramifie en même temps tout autour à travers sept constructions satellites. Ce double mouvement de concentration-expansion, unité et dissémination, détermine une architecture complexe, l'une des plus marquantes de l'architecture contemporaine.

Paul Andreu, aérogare de Roissy IPaul Andreu, aérogare de Roissy I

Paul Andreu, aérogare de Roissy I

----------Structures spatiales Les recherches sur la morphologie des structures de David
Georges Emmerich le mènent vers 1958 aux assemblages de structures autotendantes. On retrouve la notion de " grille spatiale " dans cet espace combinatoire où les éléments de tension et de compression sont diffusés en continu à travers l'articulation d'éléments
modulaires identiques. Les structures d'Emmerich rendent compte d'un univers
cristallographique invisible, qui se réfère notamment aux dômes géodésiques de
Buckminster Fuller, à l'étude des radiolaires de Robert Le Ricolais dans les années 1930. À la masse de l'architecture, Emmerich substitue la structure. Les structures autotendantes d'Emmerich permettent d'engendrer des habitacles ellipsoïdes, sphériques, nervurés, autostables et déplaçables. Outre de nombreuses structures autotendantes et de dessins, dans la cour des Subsistances militaires, sera exposée, une structure de plusieurs mètres d'envergure, " structure-structure " avait dit Emmerich, comme il y a de la " peinture-peinture".

 dômes géodésiques, Buckminster Fuller de David Georges Emmerich dômes géodésiques, Buckminster Fuller de David Georges Emmerich

dômes géodésiques, Buckminster Fuller de David Georges Emmerich

----------Villes spatiales Le concept de mobilité est aussi mis en oeuvre, en France, par
Yona Friedman. À partir de recherches sur les structures spatiales, il développe un système proliférant qui procède par interpénétration de strates ou de " nappes ". En 1956, Friedman expose, pour la première fois, ses théories au CIAM de Dubrovnik (Xème Congrès International d'Architecture Moderne) et fonde en 1958 le GEAM (Groupe d'Étude d'Architecture Mobile) qui propose une mobilité potentielle de l'habitat. Ses Villes spatiales sont des villes suspendues sur pilotis, qui se répartissent sur plusieurs niveaux à partir d'une structure tridimensionnelle. L'habitant déplace librement son habitat à partir de la trame de cette grille. Les propositions de Friedman seront très influentes sur le développement de l'architecture métaboliste au Japon des années 1960/70 (Kurokawa). En Allemagne, Schulze-Fielitz expérimente à la même époque des villes spatiales tridimensionnelles, ainsi que Martin Pinchis en France. Giorgini poursuivra également ces recherches aux États-Unis. La postérité des Villes spatiales s'étend aux projets récents d'architectes ainsi ceux de
MVRDV aux Pays-Bas.

 Yona Friedman,1960 Yona Friedman,1960

Yona Friedman,1960

Schulze-Fielit, jacobus kirche, düsseldorf, 1963

Schulze-Fielit, jacobus kirche, düsseldorf, 1963

MVRDV- The cloud MVRDV- The cloud

MVRDV- The cloud

----------L'architecture-cellule : Haüsermann - Chanéac - Antti Lovag L'exploration de la
mobilité en architecture dans les années 60 conduit à la définition d'un nouvel espace, fait de modularité, de prolifération et d'agglomération de cellules. Matières plastiques, coque monobloc, vont permettre à la notion d'assemblage de cellules autonomes et connectées entre elles de se déployer. Dès les années 1950, en France, les recherches sur les matériaux plastiques débouchent sur la conception d'unités d'habitations autonomes. En 1956, un jeune architecte à peine arrivé de Roumanie, Ionel Schein, expose à Paris le premier prototype d'une maison en plastique, détaché du sol comme pour mieux démontrer sa légèreté, qui connaîtra un succès phénoménal et une postérité considérable. La même année, il réalise avec ses Cabines hôtelières les premiers modules autonomes d'habitat, qui peuvent être transportés et installés n'importe où. Ce sont ensuite Pascal Haüsermann et Chanéac qui, en France et en Suisse, à partir de recherches sur les matériaux plastiques,développeront vers le début des années 1960 une architecture tout à la fois organique et modulaire constituée d'agglomération de cellules. Des prototypes de cellules de Chanéac et d'Haüsermann seront exposés dans la cour des Subsistances militaires. Le phénomène d'autoconstruction, que revendiquera Antti Lovag avec l'habitalogie, devient également la préoccupation de nombreux architectes des années 1960-70. Ce principe d'évolutivité de l'habitat, de sa mobilité, de son extrême économie de moyens, développé à travers des formes organiques, laisse à l'habitant une liberté d'adaptation dans l'extension ou la combinatoire des cellules entre elles.

 Haüsermann Haüsermann Haüsermann

Haüsermann

Jean Louis ChanéacJean Louis Chanéac

Jean Louis Chanéac

Module d'habitation de l'observatoire et habitat bulle par Antti LOVAG.Module d'habitation de l'observatoire et habitat bulle par Antti LOVAG.

Module d'habitation de l'observatoire et habitat bulle par Antti LOVAG.

----------Archigram Cette architecture sans fondation est explorée par Arthur Quarmby et
Archigram en Angleterre, qui développent des cellules proliférantes qui se " pluggent ", se branchent les unes aux autres, comme des circuits de distribution de flux. Le FRAC Centrepossède, dans ses collections, deux projets-phare d'Archigram, Instant City (1 969) de Peter Cook et le Living Pod (1966) de David Greene. L'efflorescence du pop art, qui s'approprie la culture populaire, la nouvelle société médiatique, l'univers électronique, la découverte de l'espace, se répercutent dans les projets d'Archigram. L'habitat devient lui-même un objet, jetable, consommable, éphémère, déclare ainsi Guy Rottier en France, dans les années1950, qui imagine alors des villages en carton à brûler après usage. Le Living Pod de David Greene est tout à la fois un habitat mobile, une enveloppe vestimentaire, une capsule aéronautique, équipée d'un " kit " intégral. Instant City de Peter Cook est une ville nomade,qui se déplace, élément par élément, héliportée par des dirigeables ou des montgolfières.Tout se passe comme si l'intensité des flux d'informations de la nouvelle société de consommation s'infiltrait dans la ville. Instant City, la " ville instantanée ", se pose sur une ville existante, où elle crée un événement qui sera " architecture ". Pour Archigram,l'architecture doit créer une " situation ". Ville-réseau ou premier village global, Instant City n'est plus assujettie à une logique de localisation ; elle est itinérante, et suit les flux de l'événement et de la circulation de l'information. Déjà, en 1928, Buckminster Fuller avait imaginé une ville aérienne. Cette architecture-événement, qui se donne dans l'instant, pose la question : l'architecture comme objet construit est-elle encore légitime ? Vers 1968, un groupe new-yorkais, ONYX, crée ainsi la " mail architecture ", architecture n'existant que par la voie du courrier.

Arthur QuarmbyArthur Quarmby

Arthur Quarmby

----------Architecture gonflable Cette ville-dirigeable témoigne de l'importance de
l'architecture pneumatique à la cette époque. En mars 1968, a lieu une exposition historique sur les structures gonflables au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris. Cette architecture de l'air se revendiquait, chez Archigram, comme une " non-architecture ". La mobilité prend des connotations plus sociales et politiques chez le groupe Utopie (Stinco, Jungmann et Aubert) qui, en 1968, élabore plusieurs projets d'architecture pneumatique. H.W. Müller développe lui aussi des projets d'architecture gonflable à partir de structures tridimensionnelles, tout comme Arthur Quarmby en Angleterre. Entre mobilité et habitat domestique, Lotiron/Perriand réalisent un projet de Caravane-Fleur (1967).

Jean-Paul Jungmann. DYODON flottant. Une habitation pneumatique experimentale [1967]Jean-Paul Jungmann. DYODON flottant. Une habitation pneumatique experimentale [1967]

Jean-Paul Jungmann. DYODON flottant. Une habitation pneumatique experimentale [1967]

Lotiron/Perriand - projet de Caravane-Fleur (1967)Lotiron/Perriand - projet de Caravane-Fleur (1967)Lotiron/Perriand - projet de Caravane-Fleur (1967)

Lotiron/Perriand - projet de Caravane-Fleur (1967)

----------Architecture radicale en Autriche : Coop Himmelblau, Haus-Rucker-Co, Huth
Domenig, Walter Pichler Les projets des Autrichiens, Haus-Rucker-Co et Coop Himmelblau développent des architectures qui se " pluggent " elles aussi sur des bâtiments existants et se donnent comme des environnements psycho-sensoriels. Ici aussi, le matériau est l'air.Pour Coop Himmelblau, les nuages sont les symboles d'états rapidement changeants. Ils se forment et se transforment par le jeu complexe de situations différentes. L'architecture en tant que développement urbain peut être comparée à des masses nuageuses. Dans cette période d'activisme viennois, Coop Himmelblau élabore un projet d'habitat-capsule, assemblage de cellules gonflables, emblématique de l'architecture radicale, Villa Rosa. De même, Pneumacosm de Haus-Rucker-Co est une unité d'habitation gonflable, accrochée à une structure urbaine verticale, qui fonctionne comme une ampoule électrique. Dans ces projets, l'architecture se donne comme une enveloppe tout à la fois pour le corps et pour la ville, qui permet leur " respiration ", leur pulsation commune. La métaphore récurrente du "casque ", extension prothétique du corps, se retrouve dans les dessins de Walter Pichler de
cette époque. En 1963, l'artiste Walter Pichler et l'architecte Hans Hollein réalisent à la
galerie Nachst St Stefan à Vienne une exposition historique, " Architektur ". Pichler y
présente son ultime travail d'architecture, à savoir un projet de Ville compacte, présenté pour la première fois, depuis cette date, dans l'exposition des Subsistances.

Coop Himmelblau -  Haus-Rucker-CoCoop Himmelblau -  Haus-Rucker-Co

Coop Himmelblau - Haus-Rucker-Co

----------Mégastructures En 1965, Huth et Domenig proposent un projet pour la ville de
Ragnitz en Autriche, qui remporte en 1969 le Grand Prix d'Urbanisme et d'Architecture de Cannes, s'affirmant comme le projet le plus emblématique de " mégastructure ". La ville mégastructure se définit par sa capacité infinie d'extension, sa modularité, sa liberté de planification à travers son ossature ouverte. L'espace urbain s'y donne comme un réseau d'agglomérations, de libre implantation des cellules d'habitat. L'architecture équivaut à une infrastructure, préfabriquée industriellement, dans laquelle viennent s'intégrer les " clusters ", cellules spatiales en matière synthétique, pour les circulations et les habitations. À l'ossature primaire urbaine, se greffe la structure secondaire des enveloppes climatiques de logement.

Huth et DomenigHuth et Domenig

Huth et Domenig

----------La Fonction oblique : Architecture-Principe (Claude Parent - Paul Virilio) La
mobilité est aussi celle des habitants. Dans les projets d'Architecture-Principe, entre 1963 et 1968, le sol se soulève, et le plan oblique génère une architecture du déplacement. Le principe majeur de la fonction oblique est celui de la " circulation habitable ", rendue possible à travers les plans inclinés, le sol artificiel et les systèmes de rampes. Parent et Virilio parlent alors de " dérivation " dans les villes obliques. La fracture du plan détermine la fonction oblique. Dès 1966, année de la construction de l'église Ste Bernadette du Banlay à Nevers, - monolithe fracturé en béton brut -, l'architecture se transforme en " plaques topotoniques " mouvantes dont l'inclinaison incorpore le déplacement physique de l'habitant. Cette dimension gravitationnelle de l'espace a, encore aujourd'hui, des répercussions dans le développement récent des architectures cognitives, espaces artificiels animés qui interagissent avec l'habitant ou leur environnement (Nox, Oosterhuis, etc). Avant sa rencontre avec Paul Virilio, Claude Parent avait déjà exploré la fracture du plan, l'instabilité à travers le basculement de cubes ainsi qu'à travers ses premiers dessins de Turbosites et de Villes-cônes. Paul Virilio avait, quant à lui, déjà mené des recherches sur les bunkers de l'Atlantique. Tous deux fondèrent ainsi le groupe et la revue " Architecture-Principe " qui développa la fonction oblique à partir de la " topologie des surfaces orientées ". La plupart des dessins et maquettes des projets expérimentaux d'Architecture-Principe seront exposés.

Claude ParentClaude ParentClaude Parent

Claude Parent

Paul VirilioPaul Virilio

Paul Virilio

----------Grilles et trames urbaines Des villes tridimensionnelles de Pinchis aux " villescratères" de Chanéac, se dessine une organisation de l'espace à la quête d'un idéal
égalitaire, qui se retrouvera dans les compositions géométriques complexes de l'espace
chez Jean Renaudie (ville nouvelle du Vaudreuil, 1967-68) ou chez Renée Gailhoustet. La recherche d'un nouveau langage, à même de créer de la cohésion dans la diversité, à
travers notamment la prolifération de trames, habitera aussi certains projets d'Andrault Parat (Lycée d'Orléans-La Source, 1968).

Chanéac (la ville cratère) Jean Renaudie (Vaudreuil)Chanéac (la ville cratère) Jean Renaudie (Vaudreuil)Chanéac (la ville cratère) Jean Renaudie (Vaudreuil)

Chanéac (la ville cratère) Jean Renaudie (Vaudreuil)

----------Rem Koolhaas, " New York Délire " : la grille comme inconscient urbain Le
FRAC Centre possède, entre autres, deux dessins majeurs de " NYD " : Flagrant Délit et la
Ville du Globe captif, véritables icônes de l'histoire de l'architecture. Ces dessins sont des
incursions narratives et fantasmatiques dans la " congestion urbaine " de Manhattan, dans le
subconscient machinique de la Ville. La grille est, pour Rem Koolhaas, cet inconscient qui
structure la ville. Cette prégnance de la grille se répercutera dans des projets ultérieurs de
Koolhaas, tel que celui pour La Défense, en 1991, également exposé.

Rem Koolhaas, " New York Délire" et "la Défense"Rem Koolhaas, " New York Délire" et "la Défense"

Rem Koolhaas, " New York Délire" et "la Défense"

----------L'architecture dans son contexte : James Wines / Gianni Pettena Le FRAC
Centre a, dans ses collections, un projet construit parmi les plus publiés au monde :
Indeterminate Facade de James Wines/SITE, réalisé à Houston en 1975. Ce bâtiment
commercial, à la façade de briques qui paraît s'effondrer dans l'espace urbain, suspendu
entre construction et démolition, pose la question du contexte, et introduit, pour la première
fois dans l'architecture, de manière aussi radicale, la notion d'indétermination. James Wines
parlera de ce bâtiment comme d'un " ready-made assisté ". Pour Wines, c'est le contexte qui
fait l'architecture. De même, pour Gianni Pettena, qui réalise alors des projets utopiques
intitulés Grass Architecture en 1971, l'architecture naît des soulèvements du sol, de la
matérialisation de son propre contexte. Dans des voies différentes, Wines et Pettena
tenteront de re-naturaliser l'architecture, bien avant la vogue d'une architecture écologique.

Gianni Pettena/James WinesGianni Pettena/James Wines

Gianni Pettena/James Wines

----------Architectures biomorphiques : Ricardo Porro et Michele Saee Deux démarches,
de deux générations différentes d'architectes, sont ici confrontées : celle de l'architecture
antropomorphique aux racines symboliques de Ricardo Porro, à travers, entre autres, les
écoles d'art et de danse de La Havane à Cuba, au début des années 60, aujourd'hui
inscrites au Patrimoine mondial par l'Unesco, et les explorations corporelles de l'architecte
californien Michele Saee qui, depuis les années 90, décompose le corps en mues,
fragments, enveloppes successives qui se détachent telles les pièces d'un vêtement sur un
corps composite et mouvant. Cette métaphore du corps organique se retrouve aussi chez
Hitsuko Hasagawa (Yamanashi Museum of Fruit).

Ricardo Porro - École d'Arts Visuels, La Havane, Cuba, 1960-1965

Ricardo Porro - École d'Arts Visuels, La Havane, Cuba, 1960-1965

Michele Saee; Publicis Drougerie

Michele Saee; Publicis Drougerie

----------L'image éclectique Deux projets emblématiques d'une architecture référentielle et
post-moderne seront exposés : le célèbre Humana Building (1982-86), construit à Louisville,
dans le Kentucky, par Michel Graves, assemblage éclectique de références architecturales,
et le Teatro del Mondo (1979-81) d'Aldo Rossi, qui flotta sur la lagune de Venise, au
classicisme post-moderne, théâtre renaissant de mémoire, qui puise ses analogies
également dans l'architecture des phares ou encore dans les architectures de fête
éphémères au 18e siècle.

Humana building - Teatro del mundoHumana building - Teatro del mundo

Humana building - Teatro del mundo

----------Autour de la " déconstruction " En 1988, l'exposition " Deconstructivist Architecture
" réunit au MoMA (Musée d'Art Moderne) à New York, autour du philosophe français
Jacques Derrida, des architectes américains et européens, parmi lesquels Frank O. Gehry,
Rem Koolhaas, Eric Owen Moss, Peter Eisenman, Zaha Hadid, Bernard Tschumi et
Daniel Libeskind, chacun mettant en exergue l'activité théorique et la dimension
conceptuelle du projet. Ainsi, pour Peter Eisenman, il est plus urgent de penser l'architecture
que de la réaliser. Depuis les années 1960, celui-ci expérimente à travers la maison son
activité théorique. À ce titre, la Guardiola House (1986/88) ressort d'une architecture "
textuelle ", qui emprunte à la linguistique comme à la psychanalyse. À partir du décalage de
deux cubes qui s'emboîtent l'un dans l'autre, l'architecture est devenue processuelle et
morphogénétique. En 1982, le projet de l'Open House de Coop Himmelblau, détache
l'architecture de tout programme puisqu'il est généré par l'inconscient : un dessin les yeux
fermés, telle une écriture automatique, sera le " psychogramme " du projet, sa matière brute,
d'où émaneront les autres étapes du projet, formalisées par plusieurs maquettes. Ce projet,
qui sera reproduit dans d'innombrables publications, deviendra emblématique de la
déconstruction. En 1983, Bernard Tschumi met en pratique son approche de la
déconstruction à travers le projet du Parc de la Villette, construit à Paris. Le parc se donne
dans la discontinuité, éclaté sur une grille qui distribue " points ", " lignes " et " surfaces ". Le
Parc de la Villette est ainsi le premier parc urbain qui réunit une pluralité de programmes
formels et fonctionnels. Proche des écrits de Derrida, Tschumi met ici en oeuvre la
dissémination, la contamination, la disjonction, qui font imploser toute unité préalable. Il
recourt à la technique cinématographique du montage pour déployer un scénario urbain
hétérogène, qui vise à la collision des fragments entre eux, programmatiques ou spatiaux.
L'architecture est devenue événement. Le projet pour Berlin, Berlin City Edge (1987) de
Daniel Libeskind, architecte du Musée Juif à Berlin et du nouveau World Trade Center à New
York, est l'un des plus importants projets expérimentaux de cet architecte, tout à la fois
artiste, musicien, mathématicien. Berlin City Edge est une vaste exégèse de la ville.
Multipliant les références, ce projet se donne comme un palimpseste urbain qui se déchiffre
dans ses sédimentations complexes, empruntant autant au Talmud qu'à l'histoire de
l'architecture ou à la littérature. Le " texte architectural ", tel que le nomme Libeskind,
englobe tous les textes, toutes les cultures dans leur diversité et leur universalité. La
collection du FRAC Centre intègre aussi des projets importants de la déconstruction
californienne, principalement de maisons inviduelles (Michele Saee, Morphosis, Eric Owen
Moss).

exemple d'architectures déconstructivistesexemple d'architectures déconstructivistesexemple d'architectures déconstructivistes

exemple d'architectures déconstructivistes

----------Architectures en mouvement Dépassant la déconstruction, et développant une
architecture tout à la fois disruptive et interconnectée, puisant dans le dynamisme et la
tension des éléments, surgissent à cette époque des projets remarqués de Dagmar Richter, Odile Decq et Benoît Cornette, ou encore, Enric Miralles.

Dagmar RichterDagmar Richter

Dagmar Richter

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